Janakiramnagar, un autre quartier de Bangalore...

L'année dernière, j'intervenais auprès d'enfants scolarisés dans l'école d'un slum . Des amies et moi animions des séances d'arts plastiques, c'était très intéressant, enrichissant et satisfaisant de travailler avec ces élèves qui se contentent de très peu. Ils étaient toujours ravis des activités, même si celles-ci étaient préparées à partir de récup, pas besoin de grand chose pour les faire rire et les intéresser. On avait terminé l'année en reconstituant une mappemonde, le but du jeu étant de trouver la place de chaque continent et de coller les principaux monuments, animaux, vêtements... (On suivait ce qui était vu en cours)
J'avais été fort étonnée et découragée de voir que les maîtresses apprenaient autant que les élèves! Elles participaient au jeu, demandaient à garder les images, et ont certainement emmené chez elles une carte. Bref, tout le monde était content. Mais... on est en Inde et le directeur de l'école, lui, ne jouait pas le jeu... Non pas qu'il voyait notre venue d'un mauvais oeil, non, il appréciait l'investissement de l'association, un peu trop d'ailleurs! Il avait tendance à garder pour lui un peu trop de dons semble-t-il! Les responsables ont bien tenté de discuter afin d'arranger les choses, mais il n'y a rien eu à faire, Monsieur le directeur faisait passer ses besoins personnels avant celui des élèves. Difficilement concevable quand on découvre dans quelles conditions vit cette population:

Lessive

Les premières familles sont arrivées il y a environ 30 ans dans ce quartier. Ils "habitaient" alors tous sous des tôles en attendant l'autorisation du gouvernement de construire... Quelques années après, n'ayant aucun signe des autorités, les premiers ont commencé à bâtir de modestes cabanes qui sont devenues leur maison.
Tous les habitants de ces slums sont donc expulsables du jour au lendemain si le gouvernement le décide.
Le plus choquant, c'est que ce quartier ne diffère pas énormément d'autres de Bangalore. La seule différence est l'illégalité des constructions. En fait, la plupart des indiens vivent dans des bidonvilles, tous ne sont pas expulsables, mais tous ont le même niveau de vie: Désespérant.
Ces bidonvilles sont une ville dans la ville, avec ses marchands ambulants, ses réparateurs de tout, ses chiffonniers, ses enfants, ses écoles... On a l'impression qu'ils vivent en autarcie, oubliés de tous.

Voici maintenant une photo de Pottery town, quartier "normal" de Bangalore:
Mise à part les vaches que je n'ai jamais vues à Janakiramnagar, je ne vois pas grandes différences...

Pour revenir à l'école, ce qui devait arriver arriva, nous n'avons pas recommencé cette année.
On devait se déplacer et aller dans une autre à quelques centaines de mètres, mais Monsieur le directeur a (soit disant) son mot à dire également... Dommage pour les enfants et pour nous! En attendant, cet individu continue de sévir dans un quartier où franchement, il n'y a pourtant pas grand chose! S'il était payé un peu plus, peut être que... c'est même pas sûr étant donné que ce mode de fonctionnement fait partie intégrante de la vie quotidienne ici.

Mais l'association "3D"

a d'autres cordes à son arc, elle s'occupe également des femmes du slum. Grâce à une artiste indienne, Devika, qui dessine des modèles de sacs à partir de matériaux de récupération, les femmes se retrouvent tous les matins pour confectionner toutes sortes d'articles.
Par exemple, à partir de sacs de riz et de la laine:

Récemment, il y a eu une vente dans le très chic hôtel "Leela" de Bangalore, et ce fut un grand succès!

Autre modèle fabriqué à partir de "tetrapack":

Si vous voulez passer commande, n'hésitez pas!!

Ces femmes ont entre 20 et 28 ans, 2 à 4 enfants chacune. Les plus petits dorment à côté de leur mère, les autres (trop petits pour être scolarisés) sont pris en charge par des volontaires de l'association pendant que les mamans tissent.

Me voici donc lancée dans une autre activité, avec les femmes cette fois ci. J'ai fait un essai ce matin, c'est très sympa, je ne suis pas très douée pour la confection, mais il y a d'autres choses à faire!! Elles parlent un peu l'anglais, participent à des conversations à l'heure du thé avec les volontaires, elles sont très motivées, du coup, nous aussi!

Comments

[Audrey]

Salut Nathalie,
J'allais justement t'envoyer un mail pour te demander si tu avais des news pour la nouvelle école. Mais bon ca n'a pas l'air de s'arranger. Quel gachis! On est pourtant un paquet à être motivées pour y retourner. En tout cas ca a l'air sympa ces activités avec les femmes aussi. Mais c'est à Whitefield il me semble, c'est ca? ca fait un peu loin pour moi qui ne peut disposer de notre chauffeur qu'un temps très limité par jour, sinon j'aurais bien essayer aussi à défaut de pouvoir continuer l'école. Bon on attend la vente au Christmas bazar alors.
A bientot j'espère
bises