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Nouvelle vie à Bangalore...
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27 novembre 2010

Le syndrome des Indes

On connaissait toute sorte de maladies causées par des moustiques, des vers, des bactéries, des virus... mais celle-ci: le syndrome des Indes (ou syndrome de Stendhal), on n'en avait jamais entendu parler.
Il s'agit d'une curieuse maladie transmise... par l'ambiance indienne!

Il y a quelques années, le médecin généraliste de l'ambassade française de New Delhi a été remplacé par un psychiatre, c'est un signe! Il décrit les symptômes de cet étrange mal: hallucinations, crises d'angoisse ou d'extase, délires paranoïaques.
Dans son livre "Fous de l'Inde", Régis Airault analyse quelques exemples pour le moins inhabituels. Une femme courant dans les rues pour embrasser les vaches sacrées, une autre qui se jette dans l'eau (sacrée) pour rejoindre la France à la nage, un homme atteint de crises de larmes, de tremblements, persuadé d'être investi d'une mission divine. Il avait l'impression "de se fondre avec Dieu"...

airault

Le premier à avoir identifié cette psychose a été stendhal qui éprouve une intense émotion à la sortie d'une basilique à Florence. "J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent des sensations célestes données par les beaux-arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de coeur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber" Le syndrome de Jérusalem frappe les pélerins, et le syndrome de Paris affecte les japonais (qui avaient trop idéalisé la ville).

Le syndrome des Indes a la particularité de frapper uniquement les occidentaux et les jeunes de preférence en déplacement en Inde. La consommation de drogues n'y est pour rien, pas plus que les troubles psychologiques ou tendance à la dépression, Mr Tout le Monde peut sombrer du côté obscur de la force!
Véritable dépersonnalisation, ce désordre psychologique aurait pour cause le choc culturel.
Occidentaux habitués à une vie formatée, minutée, planifiée où tout a une place, où rien n'est laissé au hasard, on n'est pas toujours prêt à supporter le joyeux bordel qui règne en Inde, le royaume de l'incertitude et des extrêmes. Tous nos repères disparaissent.

En débarquant en Inde, on est aussitôt plongé dans un autre monde. Le monde, le bruit, le climat, les odeurs (agréables ou pas) et la misère omniprésente, même si "on savait", la côtoyer dérange et peut être très perturbant. Comment passer devant une famille dormant sur le trottoir et continuer son chemin sans se poser de questions? Voir les femmes s'épouiller de bon matin sur le seuil de leur cabane pendant que les hommes se lavent dans la mare, voir les enfants chercher de l'eau à l'unique robinet de la rue, les ouvriers travailler pieds nus dans la boue...
Dans un second temps, on est interpelé par la dimension mystique du pays. On ne peut pas échapper à la foi, elle fait partie intégrante de la vie quotidienne: les temples, les cérémonies, la mort, les festivals, les ashrams, le yoga, la méditation, l'ayurvédie...

Ce très fort décallage peut traumatiser au point de faire perdre la raison. L'Inde a d'ailleurs mis en place un service de recherche des personnes atteintes de délires. Dans la grande majorité des cas, elles retrouveront leurs esprits aussitôt rentrées dans leur pays.

On a échappé au syndrome des Indes, et nos visiteurs également, jusqu'à présent! Les (autres) grands parents sont quelque part dans le Kérala et devraient atterrir à Bangalore lundi matin, aux dernières nouvelles, aucun signe d'une quelconque attitude bizarre!!

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Commentaires
5
Pourquoi le Dieu Snowman choisit-il les années où on n'est pas à Prélenfrey pour se déchainer??? Bonne glisse à tous!
T
pour moi, c'est celui de la neige. depuis quelques jours, je deviens loup garou!<br /> <br /> bises givrées
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